Si vous connaissez bien vos poissons tropicaux, il y des chances que vous ayez déjà entendu parler du syngnathe fantôme ou poisson-fantôme, appelé ghost pipefish en anglais. Les plongeuses et plongeurs sont en général ravis de croiser sa route sous l’eau, en raison de son physique inhabituel pour un poisson, ainsi que son don naturel pour le camouflage. Le poisson-fantôme peut mesurer jusqu’à 12cm de longueur, pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un géant des mers, mais là n’est pas son interêt.
Le régime alimentaire du poisson-fantôme se compose en majorité des petits crustacés qui passent à côté de lui sans se douter de sa présence. Point intéressant, les femelles sont presque deux fois plus grosses que les mâles.
Le poisson-fantôme, un maître incontesté du camouflage
Si vous l’aperceviez en pleine eau, vous pourriez penser que cet étrange poisson coloré est loin de passer inaperçu. Vous ne pourriez être plus loin de la vérité. En effet, étant donné le feu d’artifice de couleurs composé par les coraux et les algues dans le triangle de corail, un peu de flamboyance s’avère nécessaire pour se fondre dans le décor. Et le poisson-fantôme fait ça très bien. Vous pourriez passer à côté de lui sans même savoir qu’il y a là un poisson. Son corps imite la faune et la flore des fonds indonésiens, et il passe la majeure partie du temps à flotter la tête en bas à côté de son hôte, corail, crinoïde ou algue. Ce qui signifie que vous devez les chercher pour les voir.
Un cousin de l’hippocampe
Comme vous avez peut-être pu le deviner à sa forme hors du commun, le poisson-fantôme appartient à la même famille que les hippocampes et les syngnathes, ou pipefish. Néanmoins, il existe une différence de taille entre ce poisson et ses cousins. Les syngnathes et les hippocampes se distinguent dans le règne animal par le fait que c’est le mâle qui prend en charge la gestation des petits, tandis que chez le poisson-fantôme, c’est la femelle qui porte les oeufs. Elle forme une poche ventrale avec ses nageoires dans laquelle elle transporte les oeufs jusqu’à éclosion. A l’inverse des hippocampes, le poisson-fantôme est également un petit veinard. En effect, si les hippocampes sont très recherchés étant donné leur usage commun dans la pharmacopée asiatique, les poissons-fantômes eux ne représentent aucun intérêt. Etant donné qu’il n’a aucun prédateur naturel, il est libre de mener une vie paisible, seulement dérangé par quelques aquariophiles.
Où voir un poisson-fantôme à Amed ?
Le poisson-fantôme se distingue aussi des hippocampes pygmées par son caractère non sédentaire. Il ne passe pas toute sa vie avec le même hôte, en changeant au gré des périodes de reproduction. De ce fait, il n’y a pas d’endroit désigné où les observer à coup sûr en plongée à Amed et Tulamben. Il ne vous reste plus qu’à croiser les doigts et espérer avoir de la chance ! Heureusement, c’est tout de même une rencontre assez commune lors d’une plongée dans cette partie de Bali.